zone frontière,
tes lignes me trouvent
alors même que celle à laquelle tu les adresses me semble s’être échappée,
irrattrapable,
ou peut-être pas tout à fait,
je me cherche,
d’avant et de demain à la fois,
allers-retours incessants,
sans beaucoup de cohérence,
j’ai dans le ventre ce calme que j’ai rarement connu,
et en même temps cette distance au monde qui sans cesse m’éloigne et me laisse muette,
sans voix, sans écriture.
j’aimerais,
pas tant pour dire quelque chose de cette ville que je ne sais pas approcher,
que pour peut-être simplement déplier le voyage,
lui donner une chance de me tramer un peu,
ou plus vivement,
de me traverser la peau.
et dans le mouvement des branches de l’autre côté de la fenêtre,
m’isole et forme une bulle,
j’aime à balbutier en t’écrivant
et ne pas avoir d’autre nom que celui
des lettres et des images entremêlées,
take care,
a.